Traiter le cancer du sein

Le traitement d’un cancer du sein nécessite plusieurs étapes complémentaires faisant intervenir différents médecins et équipes. Le traitement du cancer du sein est multidisciplinaire. 

Le choix et la séquence des traitements est décidé en RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire de Cancérologie) qui prend en compte les particularités du dossier médical de chaque patiente en fonction des référentiels nationaux et régionaux, afin de vous proposer le traitement le plus adapté. 

Les RCP regroupent tous les médecins des différentes spécialités qui participent aux divers traitements : chirurgiens, oncologues médicaux, radiothérapeutes, radiologues, médecins nucléaires, médecins anatomopathologistes. 

DIANE, RÉSEAU DU SEIN DU GARD, ses acteurs et ses Assistantes de Parcours ont pour but de vous accompagner pour vous faciliter votre prise en charge thérapeutique et votre parcours de soin. 

VIDEOS du Congrès 2019, réalisées par Eve Verhnet

LA CHIRURGIE

La chirurgie a pour but d’enlever en totalité la tumeur avec des « marges de sécurité » en assurant le résultant esthétique le plus satisfaisant. Elle comprend le plus souvent une exploration du creux axillaire : technique du ganglion sentinelle ou curage axillaire. Elle peut être la première étape du traitement, parfois la seule, mais le plus souvent est associée aux autres traitements du cancer du sein : radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées. 

La chirurgie a lieu au bloc opératoire des 3 établissements d’hospitalisation privé ayant l’agrément pour la prise en charge du cancer du sein :  

  • à la Polyclinique Kennedy à Nîmes 
  • à la Polyclinique Grand Sud à Nîmes 
  • à la Clinique Bonnefon à Alès

Comment se passe la chirurgie ? 

La chirurgie conservatrice 

Il s’agit d’enlever la tumeur avec des « marges de sécurité » tout en conservant le sein. Ce traitement, appelé quadrantectomie ou tumorectomie, est possible chez 70% des patientes. 

Elle utilise souvent  des techniques d’oncoplastie pour assurer un résultat esthétique satisfaisant. 

Quand la tumeur est petite, non palpable, elle nécessite un repérage par un fil guide ou « harpon », mis en place par le radiologue la veille ou le matin même de l’intervention. 

Elle est réalisée le plus souvent en chirurgie ambulatoire, ou pendant une courte hospitalisation. 

 

La mastectomie 

Le sein est alors retiré en totalité car la tumeur est trop volumineuse ou multiple. 

Elle peut être réalisée, de façon prophylactique chez les patientes qui présentent une mutation génétique favorisant la survenue d’un cancer du sein. 

Elle est réalisée  le plus souvent au décours d’une hospitalisation de 2 à 5 jours, un ou 2 drains sont souvent mis en place pour une courte durée. 

Elle peut être accompagnée d’une reconstruction immédiate (dans le même temps opératoire, ou différée (secondairement)). 

 

Le ganglion sentinelle 

C’est une technique chirurgicale qui permet lorsque la tumeur et petite, unique ou lorsqu’il s’agit d’un « précancer » d’enlever 1 ou 2 ganglions « relais » seuls. L’ablation du ou des ganglions est réalisée au bloc opératoire en même temps que l’ablation de la tumeur. Si le ou les ganglions sentinelles, ne sont pas atteints , le curage axillaire n’est pas nécessaire. 

Afin de reconnaître le ou les ganglions sentinelles, une scintigraphie mammaire est réalisée dans le service de Médecine Nucléaire la veille ou le matin même de l’intervention. 

Le plus souvent, un 2ème repérage par un colorant bleu est réalisé au bloc opératoire au début de l’intervention chirurgicale. 

 

Le curage axillaire 

C’est l’ablation de tous les ganglions axillaires qui assurent le drainage lymphatique du sein. Il comprend généralement l’ablation de 8 à 12 ganglions. 

Il nécessite souvent la mise en place d’un redon(drain). Il est réalisé le plus souvent au décours d’une courte hospitalisation, parfois en chirurgie ambulatoire. 

Les effets secondaires 

La chirurgie mammaire est peu douloureuse. Un traitement antalgique simple par voie orale est systématiquement prescrit en post-opératoire. 

Il peut exister une diminution de l’amplitude des mouvements du bras de façon transitoire pour laquelle des séances de rééducation par un kinésithérapeute vous sera alors prescrit. 

Il peut exister en cas de curage axillaire, une augmentation de volume du bras ou lymphoedème, qui est prévenu le plus souvent ou traité, par des séances de drainage lymphatique.

Parfois une accumulation de lymphe, appelée lymphocèle se constitue , notamment en cas de mastectomie. Elle peut nécessiter une ou des ponctions , indolores, qui seront réalisées en consultation au cabinet du chirurgien ou en soins externes à la Clinique.

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

LA RECONSTRUCTION

Comment se passe le traitement ? 

La reconstruction mammaire après ablation totale du sein (mastectomie) peut être réalisée en même temps que la mastectomie, ou différée dans un second temps, généralement, 6 à 12 mois après le traitement.  

Elle permet de redonner une forme, un volume du coté opéré et une symétrie mammaire. 

Elle utilise soit 

  • du matériel prothétique : prothèse mammaire en silicone 
  • du matériel « naturel » musculaire ou graisseux : lambeau musculaire du grand dorsal ou du grand droit, lipomodelage
  • ou l’association des deux

Elle n’est pas obligatoire, et les différentes techniques de reconstruction sont discutées avec vous en fonction de l’âge, du volume, des traitements réalisés, du résultat esthétique. 

Elle nécessite souvent plusieurs interventions : reconstitution du volume et de la forme du sein, symétrisation entre les 2 seins, reconstruction de l’aréole. 

En l’absence de reconstruction, il est toujours proposé le port d’une prothèse mammaire externe en silicone. 

La reconstruction ne modifie pas le pronostic, ne favorise pas les risques de récidive et ne gêne pas la surveillance. 

Quels sont les effets secondaires ? 

Ils varient en fonction de la technique utilisée. 

En cas de lambeau musculaire, il existe souvent une cicatrice supplémentaire dans le dos ou sur le ventre. Il peut exister des crampes. La nécrose du lambeau est une complication rare. 

En cas de prothèses, il peut exister la formation d’une capsule : il s’agit d’une « coque »autour de la prothèse. Cette complication est plus fréquente quand la radiothérapie est réalisée sur la prothèse. La mise en place d’une prothèse comporte un risque infectieux pouvant nécessiter l’ablation de la prothèse. 

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

LA CHIMIOTHÉRAPIE

La chimiothérapie est un traitement médicamenteux qui a pour but de détruire les cellules cancéreuses où qu’elles se trouvent, même lorsqu’elles sont non détectables. 

Il s’agit d’un traitement  par voie intraveineuse qui agit sur l’ensemble du corps. 

La décision de chimiothérapie est toujours prise en RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire de Cancérologie). 

 

Comment se passe le traitement ? 

La chimiothérapie peut être proposée : 

  • avant la chirurgie , on parle de chimiothérapie néo adjuvante afin de réduire la taille de la tumeur et de prévenir les métastases 
  • après la chirurgie, on parle de chimiothérapie adjuvante, à titre préventif, pour diminuer le risque de récidive locale et à distance 
  • en cas de métastases, afin de stabiliser la maladie, et d’améliorer la qualité de vie

La chimiothérapie est généralement un traitement par voie intraveineuse, sous forme de de perfusions. Elle nécessite le plus souvent la mise en place au préalable d’une voie veineuse permanente, sous la peau, un « port-à-cath », pour son administration. 

Elle est réalisées en plusieurs perfusions ou « cures » qui ont lieu en hospitalisation de jour à l’Institut de Cancérologie, à OncoGard, à Nîmes, en général sur une demi-journée. 

La chimiothérapie a lieu sur une période de plusieurs mois, et est renouvelée à un rythme précis (toutes les 3 semaines, ou toutes les semaines). 

Le nombre de cure et le choix des médicaments utilisés est déterminé en RCP en fonction des caractéristiques de  votre maladie, de votre âge et de votre état de santé. 

 

Quels sont les effets secondaires ? 

Les effets secondaires varient en fonction des médicaments utilisés. 

Les effets secondaires les plus fréquents sont : 

  • la fatigue notamment à l’effort
  • la chute des cheveux ou alopécie, pour laquelle vous sera prescrit une prothèse capillaire. Après la chimiothérapie, la repousse des cheveux est harmonieuse
  • Les nausées, les troubles digestifs pour lesquels il existe des traitements efficaces
  • La diminution des globules blancs ou rouges qui expliquent la réalisation d’une prise de sang avant chaque cure

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

LA RADIOTHÉRAPIE

La radiothérapie est souvent associée à la chirurgie , après celle –ci , afin de diminuer les récidives locales.

Comment se passe le traitement ? 

La radiothérapie consiste à envoyer des rayons X au niveau du sein opéré (ou sur la paroi thoracique en cas de mastectomie), et éventuellement sur les aires ganglionnaires. 

Lors de la première consultation, le médecin oncologue radiothérapeute vous expose les modalités de votre traitement. 

Avant de débuter le traitement, un scanner de planification est nécessaire. Le jour du scanner, des points de tatouage sont réalisés, ce sont des repères discrets, nécessaires mais indélébiles. 

Les séances de radiothérapie ont lieu à l’Institut de Cancérologie du Gard, à Oncogard, à Nîmes. 

Elles sont précédées par une séance de simulation afin de fixer les repères pour l’irradiation. 

Leur nombre varie de 16 à 33 généralement, 1 séance par jour. 

Chaque séance dure 10 à 15 minutes. 

Les séances ont habituellement lieu du lundi au vendredi, 5 fois par semaine sur une période de 3 à 6 semaines. 

 

Quels sont les effets secondaires ? 

Elles concernent les zones touchées par les rayons. 

Ils sont souvent plus importants en fin de traitement, ou dans les semaines qui suivent, avant de régresser progressivement. 

Il s’agit généralement : 

  • d’un érythème « rougeur de la peau », ou radiodermite comme un coup de soleil
  • d’une sécheresse cutanée, une desquamation
  • d’un gonflement ou œdème du sein
  • des sensations de piqûres de coup d’aiguille 
  • les complications pulmonaires ou cardiaques sont devenues rarissimes avec les techniques actuelles

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

L'HORMONOTHÉRAPIE

L’hormonothérapie s’adresse aux patientes qui présentent des tumeurs du sein qui expriment les récepteurs hormonaux 

Ce traitement est utilisé le plus souvent en complément de la chirurgie et de la radiothérapie pour diminuer le risque de récidive.  

Elle utilise des médicaments qui bloquent l’action des récepteurs hormonaux, stoppent alors la prolifération des cellules cancéreuses et provoquent leur destruction. 

 

Comment se passe le traitement ? 

L’hormonothérapie est administrée sous forme de comprimés, à prendre chaque jour, plus rarement sous forme d’injection intramusculaire. 

Elle est le pus souvent prescrite après la radiothérapie pour une durée de 5 à 10 ans. 

Elle peut être utilisée avant la chirurgie (hormonothérapie néoadjuvante) pour réduire la taille de la tumeur mais aussi en cas de métastases. 

Le type de médicament prescrit est différent selon que vous soyez ménopausée ou non. 

 

Quels sont les effets secondaires ? 

L’hormonothérapie est généralement bien supportée. 

Les effets secondaires les plus fréquents sont : 

  • Les douleurs articulaires 
  • Les bouffées de chaleur 
  • Une prise de poids modérée

La plupart de ces effets secondaires peuvent être soulagés. Parfois un changement de médicament peut être envisagé. Il ne faut pas hésiter à en discuter avec vos médecins référents (oncologue, chirurgien). 

Elle nécessite une surveillance gynécologique régulière, annuelle. 

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

LES THÉRAPIES CIBLÉES

Les thérapies ciblées sont un traitement complémentaire qui stoppent la multiplication des cellules cancéreuses en bloquant certaines protéines spécifiques comme les protéines HER 2 contenues dans les cellules cancéreuses. 

 

Comment se passe le traitement ? 

La thérapie ciblée anti HER 2 s’adresse aux patientes dont la tumeur surexprime la protéine  HER 2. 

La thérapie ciblée HER 2 passe par l’‘administration par voie sous cutanée ou intraveineuse d’un médicament. 

Elle est administrée en même temps que la chimiothérapie , en complément de la chirurgie. 

Elle se poursuit seule ensuite  après la chimiothérapie.  

Le traitement a lieu en hôpital de Jour, à l’Institut de Cancérologie du Gard, à OncoGard, toutes les 3 semaines, pendant 30 minutes environ, pour une durée totale de plusieurs mois. 

Il existe aussi des thérapies ciblées, dirigées contre d’autres protéines (anti VEGF, et anti mTOR). 

 

Quels sont les effets secondaires ? 

Les thérapies ciblées sont généralement bien supportées.

Elles provoquent parfois de la fatigue et quelques douleurs articulaires. 

Elles nécessitent une surveillance cardiologique régulière. 

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

L'ONCOFERTILITÉ

L’oncofertilité a pour but de préserver la fertilité, afin de permettre aux patientes d’être mère après le cancer. 

Certains traitements du cancer du sein peuvent induire une baisse de la fertilité voire une stérilité, qui peut être transitoire ou définitive. 

Il peut donc être envisagé, selon les cas une prise en charge spécifique de «préservation de la fertilité».

Comment se passe la préservation de la fertilité ? 

La préservation de la fertilité est une question qui se pose au diagnostic de cancer du sein pour les patientes en âge de procréer avec un désir potentiel d’enfant. 

Elle ne doit pas retarder la mise en route des traitements. 

La décision est prise en concertation entre les médecins spécialistes de la prise en charge du cancer et de la Médecine de la Reproduction. 

La préservation de la fertilité a lieu dans des centres référents agrées (à Montpellier le plus souvent pour notre réseau ), plusieurs techniques ont possibles : la cryoconservation des ovocytes ou embryons. 

Le choix de la technique employée est fonction de l’âge de la patiente, du risque d’altération de la fertilité, du délai de mise en œuvre des traitements. 

 

La contraception 

La contraception hormonale est stoppée le plus souvent au diagnostic de cancer du sein.  

Une contraception «mécanique», non hormonale est alors proposée : stérilet au cuivre, préservatifs, ligature tubaire. 

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

LA SURVEILLANCE

La surveillance fait partie intégrante des traitements du cancer du sein, elle fait suite aux différentes thérapeutiques mises en œuvre. 

Elle est à la fois : 

  • Clinique : biannuelle, 2 fois par an, avec la mise en place d’un suivi alterné, entre vos médecins référents (chirurgien, oncologue médical, radiothérapeute), pour une durée minimale de 5 ans 
  • Radiologique : 1 mammographie annuelle

Pour toute question personnelle ou complémentaire, contactez les assistantes de parcours. Elles sont là pour vous orienter et vous aider.

VIDEOS du Congrès 2019, réalisées par Eve Verhnet

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